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Le 29 mai, Journée internationale des Casques bleus de l’ONU

Depuis 1948, 2 millions de soldats de la paix ont servi l’ONU dans le cadre de 71 missions. La journée internationale des Casques bleus des Nations Unies, célébrée le 29 mai, est l’occasion de rendre hommage aux plus de 4 200 militaires, policiers, fonctionnaires internationaux, volontaires des Nations Unies et personnel national de 43 pays qui ont perdu la vie en servant sous le drapeau des Nations Unies. Cette journée nous invite chaque année à commémorer le service des personnes qui œuvrent pour la paix à travers le monde dans les opérations de maintien de la paix de l’ONU.

Le maintien de la paix des Nations Unies a commencé en 1948 lorsque le Conseil de sécurité a autorisé le déploiement d’observateurs militaires au Moyen-Orient. C’est durant la crise de Suez en 1956 que le secrétaire général de l’ONU de l’époque, Dag Hammarskjöld, créa les forces de maintien de la paix de l’ONU, nommées Casques bleus en référence à la couleur emblématique des Nations Unies et composées de soldats, de policiers et de civils provenant de pays membres de l’ONU, lors de la première mission de la Force d’urgence des Nations Unies (FUNU). Celle-ci consistait à superviser la cessation des hostilités, y compris le retrait des forces armées françaises, israéliennes et britanniques du territoire égyptien et à servir d’intermédiaire entre les forces égyptiennes et israéliennes après leur départ.

Le régime juridique des Nations Unies a instauré la règle impérative de l’interdiction du recours à la force « contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout Etat », énoncée à l’article 2 §4 de la Charte des Nations Unies, comme fondement des relations internationales. Une exception à cette règle est toutefois prévue dans le cas où, constatant une menace contre la paix et la sécurité internationales (article 39), le Conseil de sécurité de l’ONU peut autoriser « toute action qu’il juge nécessaire » afin d’assurer ou de rétablir la paix, y compris le recours à la force (article 42) si les mesures non coercitives n’ont pas permis de faire face à la menace (article 41). C’est afin d’« assurer l’action rapide et efficace de l’Organisation » que les Etats Membres de l’ONU « confèrent au Conseil de sécurité la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales » (article 24 §1). Les mesures militaires requises pour assurer le maintien de la paix sont ainsi prises par les Etats Membres selon l’appréciation du Conseil (article 48 §1) par vote affirmatif de 9 membres, y compris les 5 membres permanents (article 27 §3) qui sont la France, la Russie, le Royaume Uni, les Etats-Unis et la Chine.

En pratique, l’autorisation du recours à la force par le Conseil de sécurité en vertu du Chapitre VII (action en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d’acte d’agression) de la Charte des Nations Unies consiste à accorder la permission soit à des Etats ou soit aux forces des Nations Unies d’user de moyens militaires afin de défendre la sécurité internationale. Les missions de maintien de la paix de l’ONU sont fondées sur 3 principes fondamentaux : la neutralité des troupes par rapport au conflit en cours, l’usage minimal de la force qui ne doit être utilisée qu’en cas de légitime défense ou de nécessité de protection du mandat (notamment pour protéger les civils), et la recherche de collaboration avec les gouvernements nationaux et les organisations régionales des pays concernés.

Actuellement, 87 000 soldats, policiers et civils, originaires en majorité de pays du Sud, sont déployés dans 12 opérations de maintien de la paix en Afrique, au Moyen-Orient, en Europe et en Asie. Leur mandat comprend des missions multidimensionnelles telles que le contrôle de cessez-le feu (UNMOGIP, UNFICYP, FNUOD), la protection des civils (MINUSCA, MONUSCO, MINUSS), le désarmement d’ex-combattants (FISNUA), la défense des droits fondamentaux (MINUK), le soutien aux élections libres et justes, le renforcement des capacités des institutions étatiques (MINUSMA, MINURSO), et l’aide à la reconstruction (FINUL) et à la réconciliation après conflits (ONUST).

Depuis leur création, les Casques bleus ont contribué à sauver d’innombrables vies et à apporter la sécurité et la stabilité dans des situations politiques et sécuritaires des plus fragiles. Mais les opérations de maintien de la paix se heurtent aussi à des difficultés résultant de leurs moyens insuffisants, de la qualité inégale de leurs contingents, de leurs mandats parfois inadaptés à l’environnement dans lequel elles opèrent (Bosnie-Herzégovine, Rwanda…), de la mauvaise volonté des parties au conflit ou de l’hostilité des populations (RDC).

L’établissement d’une paix durable exige des solutions politiques et des partenariats continus entre les Etats membres de l’ONU, les parties au conflit, la société civile et les organisations non gouvernementales. La poursuite collective de la paix est une condition essentielle pour relever efficacement les défis que posent la reconstruction des pays issus de zones de guerres et l’amélioration du niveau de vie des citoyens à l’échelle mondiale. Le slogan « la paix commence avec moi » choisi pour ce 75e anniversaire des missions du maintien de la paix nous invite à prendre conscience de notre responsabilité quotidienne dans la construction de la paix internationale.

Par Edwina Seni, Responsable du Comité rédaction de l’APNU Jeunes

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