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Ukraine: l’ONU intensifie ses opérations après l’explosion du barrage de Kakhova

9 juin 2023: Les agences humanitaires onusiennes ont fait état aujourd’hui d’une augmentation de l’aide aux régions du sud de l’Ukraine inondées par la rupture du barrage de Kakhovka, qui, selon des estimations préliminaires, pourrait avoir affecté au moins 40.000 personnes. Selon l’ONU, une aide a été apportée à 18.000 personnes dans la zone inondée, notamment de la nourriture, de l’eau potable en bouteille, du matériel d’assainissement et de l’argent liquide. Cette aide comprend aussi des kits d’hygiène, des soins de santé mobiles, des conseils, des évacuations, des logements et des articles ménagers de première nécessité. Le Programme alimentaire mondial (PAM), avec le soutien de l’ONG nationale Tarilka, a distribué des aliments prêts à consommer à 18.000 personnes dans les régions de Khersonska et de Mykolaivska au cours des deux derniers jours. L’Agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a commencé à fournir aux personnes évacuées un soutien psychosocial et sanitaire, en incluant nombre d’entre elles dans des programmes d’aide aux personnes déplacées internes affectées par le conflit.

Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), les inondations massives causées par la destruction du barrage de Kakhovka le 6 juin ont continué à s’aggraver, touchant particulièrement les communautés de l’oblast de Mykolaivska, en plus des destructions à grande échelle déjà causées dans l’oblast de Khersonska. Bien que les niveaux d’eau, qui ont atteint un pic de 5,6 mètres à Kherson hier jeudi, devraient commencer à baisser maintenant, l’ONU estime que les inondations dureront encore au moins une semaine, laissant les personnes touchées dans un besoin urgent d’eau, de nourriture, d’hygiène et d’autres articles vitaux.

Au delà de l’urgence, les conséquences à moyen terme seront terribles

Les agences onusiennes alertent déjà sur les graves conséquences humanitaires et environnementales qui pourraient continuer « à se faire sentir longtemps après que le niveau de l’eau soit revenu à la normale » dans la région de Kherson, qui « est également l’une des régions les plus contaminées par les mines terrestres dans le pays », et où beaucoup de ces armes ont pu être emportées par l’eau. Au moins 600 kilomètres carrés de la province de Kherson ont été inondés, selon l’OCHA. L’impact sur la population est susceptible d’être beaucoup plus important que ce qui est officiellement rapporté en raison de l’impossibilité d’accéder aux zones contrôlées par la Russie, où vivent 70 % des communautés touchées par la catastrophe.

Plus largement, ce sont au moins 80 localités de la région, dont la capitale Kherson, qui ont été partiellement ou totalement inondées par la rupture du barrage le 6 juin. Au moins 2.200 personnes ont été évacuées dans la zone contrôlée par l’Ukraine, tandis que sur la rive gauche contrôlée par les troupes russes, on parle de 4.000 évacuations. On estime que 700.000 personnes n’ont plus accès à la principale source d’eau potable de la région.

Les agences onusiennes craignent que des polluants, notamment des eaux usées, du pétrole et des pesticides, ne se soient mélangés à l’eau déversée, qui ne devrait pas se retirer avant plusieurs jours. La mort massive de poissons dans l’oblast de Dnipropetrovsk, due à l’assèchement du réservoir d’eau de Kakhovka, a déjà été signalée comme un impact environnemental immédiat.

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