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La CSW, le rassemblement onusien qui fait le point sur l’état annuel des droits des femmes dans le monde

La 67ème commission de la condition de la femme (« commission on the status of women ») de l’ONU s’est tenue du 6 au 17 mars dernier et a rassemblé plus de 7000 participant.e.s du monde entier. La délégation belge était notamment composée de plusieurs ministre et secrétaires d’État en charge des droits des femmes dans les différentes entités belges. Cette année, le thème était « Innovation et évolution technologique, et éducation à l’ère du numérique aux fins de la réalisation de l’égalité des sexes et de l’autonomisation de toutes les femmes et de toutes les filles ». L’agence onusienne ONU Femmes est chargée d’appuyer la commission dans son aspect pratique et fonctionnel.

La CSW est un organe intergouvernemental qui est dédié à la promotion de l’égalité des genres et aux droits des femmes. Elle est une commission émanent du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC) et est active depuis 1946[1]. Ce n’est que depuis 1996 que la CSW a réellement pris de l’importance, suite au Programme d’action de Beijing qui a été un vrai tournant pour les droits des femmes à l’international. La CSW est depuis chargée d’évaluer la mise en œuvre de la Déclaration de Beijing de 1995 ainsi que l’intégration du genre dans les politiques onusiennes.

Au terme de ces deux semaines de discussions, les différents pays membres de l’ONU et présents à la CSW s’accordent sur des « agreed conclusions », disponible en ligne[2]. Parmi ces recommandations figurent notamment le développement d’outils et de services numériques pour répondre aux femmes et aux filles du monde entier ; l’intégration de la dimension de genre dans les politiques numériques ; ou encore la promotion de la parité hommes-femmes dans les métiers scientifiques et technologiques. 26 pages qui représentent des dizaines d’heures de négociations, entre pays progressistes et d’autres bien plus conservateurs.

Le vocabulaire est choisi méticuleusement par ces blocs de pays. Un exemple : tandis que l’UE aurait préféré parler du terme « gender transformative », c’est le terme « gender responsive », moins impactant, qui a été accepté. Les pays conservateurs, comme la Russie, voulaient aller jusqu’au terme « gender sensitive », encore moins appuyé que les deux premiers. Ce qui peut sembler comme des détails a son importance dans l’application des recommandations, ainsi que dans les choix qui seront fait l’année suivante. Plus les pays en défaveur des droits des femmes font reculer le langage progressiste, plus les prochaines conclusions seront en effet faibles. Il ne tient donc qu’aux pays-membres d’appliquer les recommandations onusiennes afin d’améliorer les droits des femmes partout dans le monde.

 Pour en savoir plus sur la CSW 67 : https://www.cncd.be/Egalite-des-genres-et-technologies


[1] https://www.unwomen.org/fr/csw

[2] https://www.unwomen.org/sites/default/files/2023-03/CSW67_Agreed%20Conclusions_Advance%20Unedited%20Version_20%20March%202023.pdf

Quelques définissions utiles

Gender TransformativeProgramming which is designed around a fundamental aim of addressing root causes of gender inequality within society.
Gender ResponsiveProgramming which includes specific action to try and reduce gender inequalities within communities.
Gender SensitiveProgramming that recognises different needs of women, men, boys and girls and acknowledges gender power dynamics but does not necessarily address these other than to try and integrate an understanding of these.

✒️ Diane Gardiol, administratrice APNU

Photo ONU Femmes – Ryan Brown

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