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Pré-COP 26 de Milan : quels résultats ?

L’objectif de la réunion était de discuter de certains aspects des négociations à l’agenda de la COP 26 et de tenter de trouver des solutions politiques aux sujets qui restent ouverts.

Cette réunion a rassemblé les ministres du Climat/Énergie d’une cinquantaine de pays (USA, UE, Inde, Chine, France, PVD..), des membres du Secrétariat de la CCNUCC et des représentants de la société civile.

Les principaux points de discussions ont été les suivants :

  • Renforcement de l’ambition des États en matière de réduction des GES lors de la soumission des plans climat nationaux (NDC) qui doivent être mis à jour tous les 5 ans selon les dispositions de l’Accord de Paris, compte tenu de l’évolution du dérèglement climatique qui s’est dangereusement aggravé, comme le confirmait le dernier rapport du GIEC.
  • Financement des conséquences du changement climatique subies par les pays les plus pauvres. Les États du Nord s’étaient engagés à dépenser 100 milliards de $ en faveur des PVD. Promesse jamais tenue. Les discussions doivent être lancées à la COP 26 pour fixer un nouvel objectif collectif chiffré.
  • Les nouvelles règles de fonctionnement des marchés carbone (sujet fort complexe sur lequel aucun accord n’a été trouvé lors de la COP 25 de Madrid).
  • Calendrier des plans climat (NDC) : un accord doit être trouvé à propos de la fréquence à laquelle les États doivent soumettre de nouveaux NDC (tous les 5 ans pour certains, tous les 10 pour d’autres).

Lors de la conférence de presse organisée à la fin de la réunion, Alok Sharma, Président britannique de la COP 26, a déclaré : “Tout le monde a compris que Glasgow marquera une étape critique pour établir l’ambition de cette décennie décisive. Les discussions ont été très constructives, avec un vrai sens de l’urgence”.

Cependant, un négociateur d’un pays occidental confiait à un journaliste “Il faut être honnête : même si on garde l’espoir que de nouveaux engagements vont être pris, il sera très difficile d’obtenir, d’ici à la COP 26, des plans climat qui nous mettent sur une trajectoire de 1,5° ”.

En parallèle à la réunion de la pré-COP 26, près de 400 jeunes activistes venus du monde entier se sont également réunis à Milan dans le cadre du sommet YOUTH4CLIMATE, en présence notamment de Greta Thumberg qui s’est adressée aux leaders politiques, comme de coutume, en des termes très durs: ”Trente années de bla-bla-bla….vous avez noyé nos espoirs dans des promesses creuses….”.

Les motifs de s’inquiéter ne manquent pas...

Alors que des événements météorologiques extrêmes touchent de plus en plus de pays, dont le nôtre, un rapport récent des NU arrive à la conclusion que, même s’ils étaient appliqués, les engagements actuels des États conduiraient à une augmentation considérable des GES de l’ordre de 16% d’ici à 2030 par rapport à 2010 et à une augmentation catastrophique de la température de 2,7° d’ici à la fin du siècle.

Le Secrétariat de la CCNUCC a fait le constat qu’au 31 juillet 2021, seulement 113 États, représentant seulement 50% des émissions mondiales de CO2, ont soumis de nouveaux plans climat (NDC).

De grands pollueurs n’avaient pas encore déposé leur nouveau plan climat, parmi lesquels la Chine (1er émetteur), l’Inde, la Turquie (qui vient seulement de ratifier l’Accord de Paris). Seuls quelques pays du G20, lequel est responsable de 75% des émissions, ont soumis des objectifs plus ambitieux : les USA, qui ont réintégré les Accords de Paris récemment, l’UE, le RU, le Canada, l’Argentine… Par contre, l’Australie, qui ne participera vraisemblablement pas à la COP 26, le Japon, la Nouvelle-Zélande, … n’ont pas relevé leurs ambitions et certains plans sont même moins ambitieux que ceux déposés en 2015 (Russie, Brésil..). Certains PVD lient leur engagement à la question du financement.

Il nous reste à espérer que les mobilisations citoyennes qui se dérouleront partout dans le monde (à Bruxelles le 10/10/21) convaincront nos dirigeants que la COP 26 doit être une étape décisive pour limiter l’augmentation de la température à maximum 2°.

Pour rappel

  • La COP ou « Conférence of the parties » est l’organe décisionnel chargé de contrôler la mise en oeuvre de la Convention-Cadre des NU sur les changements climatiques (CCNUCC), entrée en vigueur en 1994 et ratifiée par 197 pays, appelés Parties à la Convention.
  • La COP se réunit chaque année depuis 1995.
  • La COP 21 qui s’est réunie à Paris en 2015 a abouti à la signature de l’Accord de Paris, considéré comme un accord historique en tant que premier accord international sur le climat. L’Accord de Paris engage les parties à la convention à prendre des mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) afin de contenir l’élévation de la température moyenne de la planète en dessous de 2°, idéalement de 1,5°, par rapport aux niveaux préindustriels. Certaines de ses règles ne furent cependant pas finalisées lors des COP 22 à 25 et seront encore à l’agenda de la COP26.
  • En ratifiant les Accords de Paris, les États se sont engagés, entre autres choses, à soumettre au Secrétariat de la CCNUCC de nouveaux plans climat tous les 5 ans afin d’atteindre collectivement la neutralité carbone en 2050 et de contenir l’augmentation de la température mondiale au niveau repris dans l’Accord de Paris.

Martine Van Dooren, Administratrice APNU

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