L’État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde 2024
Chaque année, ce rapport de la FAO, le plus consulté, présente le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde et préconise des stratégies pour combattre la faim et la malnutrition. Suite à la publication du rapport mondial, de nombreuses statistiques sont désagrégées en rapport régionaux. Le rapport est préparé conjointement avec d’autres agences des Nations Unies, à savoir le FIDA, l’OMS, le PAM et l’UNICEF. Cette année, le rapport porte sur le thème: « Des financements pour éliminer la faim, l’insécurité alimentaire et toutes les formes de malnutrition« .
Il ressort du rapport que le monde est encore loin d’être sur la voie qui le mènerait à la réalisation de l’objectif de développement durable (ODD) 2 (élimination de la faim), la prévalence mondiale de la sous-alimentation étant demeurée pratiquement inchangée pendant trois années consécutives après avoir fortement augmenté par suite de la pandémie de covid-19. Entre 713 et 757 millions de personnes pourraient avoir connu la faim en 2023 – soit 1 personne sur 11 dans le monde et 1 sur 5 en Afrique.
La faim continue d’augmenter en Afrique, mais reste relativement stable en Asie, et des progrès notables sont enregistrés dans la région Amérique latine et Caraïbes.
En ce qui concerne l’accès économique à une alimentation nutritive, plus d’un tiers des personnes dans
le monde, d’après des estimations actualisées et améliorées, soit 2,8 milliards de personnes environ, ne pouvaient se permettre une alimentation saine en 2022 et les inégalités sont manifestes entre les pays selon le niveau de revenu moyen.
L’absence d’amélioration de la sécurité alimentaire et les progrès inégaux dans l’accès économique à une
alimentation saine font planer une ombre sur la possibilité d’éliminer la faim dans le monde, alors que six
années seulement nous séparent de l’horizon 2030. D’après les projections, 582 millions de personnes seront en situation de sous-alimentation chronique à la fin de la décennie, plus de la moitié d’entre elles en Afrique. Il convient d’accélérer la transformation de nos systèmes agroalimentaires afin de renforcer leur résilience face aux principaux facteurs et de remédier aux inégalités, pour faire en sorte qu’une alimentation saine soit accessible et abordable pour tous.
Le rapport propose, à un moment où on en a le plus besoin, des recommandations pour une utilisation efficace d’outils de financement novateurs et d’une réforme de l’architecture du financement pour la sécurité alimentaire et la nutrition. Établir une base commune pour définir le financement au service de la sécurité alimentaire et de la nutrition, et des méthodes de suivi, de mesure et de mise en oeuvre, est un premier pas important vers une augmentation continue des flux financiers nécessaires pour éliminer la faim, l’insécurité alimentaire et la malnutrition sous toutes ses formes et assurer à tous l’accès à une alimentation saine, aujourd’hui et demain. À cet égard, les éléments qui ressortent du rapport revêtent une importance particulière à la lumière du Sommet de l’avenir, qui a eu lieu les 22 et 23 septembre 2024, et de la quatrième Conférence internationale sur le financement du développement, qui se tiendra en juin et juillet 2025.
Le rapport complet est disponible ici.